l’autisme en polynésie.
Écrit par Aldo SARCIAUX le 2 juin 2025
La 7e édition de la journée de sensibilisation à l’autisme s’est tenue ce samedi au parc Paofai. En marge des ateliers, l’association Entre deux mondes s’est entretenue avec plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l’Éducation, Ronny Teriipaia, dans l’espoir d’aboutir à un Plan Autisme polynésien et collaboratif.
Organisée par l’association Entre deux mondes, la 7e édition de la journée de sensibilisation à l’autisme a attiré de nombreux parents et enfants dans les jardins de Paofai, ce samedi. Outre les bouées, ballons et maquillages, des activités ludiques étaient proposées pour permettre au grand public de mieux comprendre les troubles du spectre autistique (TSA) d’un point de vue sensoriel, comportemental et émotionnel.
Plusieurs stands d’information étaient également tenus par des professionnels comme la pédopsychiatre Yolaine Coussot, responsable du Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) situé à Pirae : “Le CAMSP est centré sur la prévention et la prise en charge du handicap, quel qu’il soit. Concernant l’autisme, quand les gens viennent nous voir, c’est qu’ils ont déjà des doutes sur un retard de langage, par exemple. On est là pour échanger avec les familles et les orienter vers les bons professionnels”.
Un Plan Autisme polynésien
Cet événement a aussi été l’occasion pour l’association de sensibiliser plusieurs représentants du gouvernement : Nathalie Salmon-Hudry, déléguée interministérielle au Handicap et à l’Inclusion, Oraihoomana Teururai, ministre du Foncier et du Logement, en charge de l’Aménagement, et Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation et de la Culture.
Une meilleure inclusion à l’école, c’est le cheval de bataille des familles. “Les échanges ont porté sur la possibilité de mettre en place un séminaire pour discuter ensemble avec les associations et les institutions pour améliorer la situation des enfants atteints d’autisme, et d’un handicap en général. Nous sommes en plein dans l’élaboration de la nouvelle charte de l’Éducation : il s’agit évidemment de mettre en avant la question de l’inclusion et ce séminaire semble incontournable. (…) Le plus tôt sera le mieux”, nous a confié Ronny Teriipaia.
Le ministre et l’association évoquent déjà plusieurs pistes : renforcer l’accompagnement des enseignants avec plus de moyens matériels, humains et financiers, mais aussi avancer la prise en charge dès 3 ans comme dans l’Hexagone. Pour “faire en sorte que nos enfants autistes trouvent leur place au sein de l’école et de la société”, c’est donc un Plan Autisme qui se dessine, mais aussi des Assises du handicap pour “faire émerger des idées à plus grande échelle”.
En Polynésie, plus de 230 enfants autistes seraient recensés actuellement, contre une trentaine en 2013. Selon la Haute autorité de santé, 1% de la population est plus largement concernée.
Caroline Bravi, présidente-fondatrice de l’association Entre deux mondes : “Des actions à court, moyen et long terme”
Vers une meilleure inclusion de l’autisme
“Je suis aussi la maman de Julian, adolescent de 13 ans porteur de TSA modérés. Ce handicap invisible concerne de plus en plus d’enfants en Polynésie, donc ça nécessite une vraie remise en question. On tire la sonnette d’alarme depuis des années, et aujourd’hui, ça y est, on collabore avec la sphère éducative, médicale, paramédicale et socio-éducative. Une UEEA (Unité d’enseignement élémentaire autisme, NDLR), déjà mise en place dans une autre école l’année dernière, va s’installer à Paea. Ça concerne une dizaine d’enfants autistes qui ont de trop grandes difficultés pour être en inclusion scolaire. Pour les autres, l’immersion en classe reste la meilleure solution. On compte sur un Plan Autisme polynésien pour pouvoir mettre en place un schéma directeur d’actions réalisables à court, moyen et long terme avec toutes les institutions et les associations.”